Dans les sous-sols obscurs de Gringotts, là où même les chauves-souris refusent d’entrer faute de primes de risque, se trouve la terrible Salle du Conseil Comptable Suprême. Les murs suintent l’austérité, les torches fument comme des impôts mal déclarés, et l’air est si sec qu’il pourrait assécher un Veracrasse.

Autour d’une longue table en basalte noirci, trois gobelins sont recroquevillés sur leurs registres, leurs plumes grattant comme des griffes impatientes. Ils portent tous la même expression : un mélange de méfiance, d’avarice et de constipation administrative.

Au bout de la table trône l’être le plus improbable de ce conseil : un dromadaire comptable, badge “Chef des Finances et Humidification”, lunettes cerclées d’or, sabots croisés comme s’il présidait une multinationale. Il mâchouille nonchalamment une calculette, qu’il traite comme un cigare de luxe.

La tension est palpable. Même les toiles d’araignées retiennent leur souffle.

Le dromadaire s’éclaircit la gorge, un son qui ressemble à une biscotte écrasée dans un porte-monnaie.

« Messieurs, je refuse catégoriquement cette idée de Black Friday. Les temps sont durs comme des œufs trop cuits. Les stocks tremblent, les chiffres toussent, et moi, je fais une crise d’urticaire rien qu’à entendre le mot rabais. »

Les gobelins hochent la tête en cadence. L’un d’eux, le sourcil perpétuellement froncé, ajoute :

« Et la livraison gratuite dès 69 CHF ?! Depuis quand la gratuité fait-elle partie de notre culture ?! On ne va quand même pas offrir des choses aux gens ! »

Un autre gobelin pousse un cri aigu en entendant le mot « gratuit », comme si on venait d’évoquer Voldemort en solde.

Tout le monde approuve. Même la calculette semble afficher un "NON" en clignotant faiblement.

Le gobelin en chef, dont le monocle brille d’une sévérité ancestrale, lève solennellement son marteau d’onyx.

« Très bien. Le Conseil du Black Friday va voter. Le verdict semble évident. Préparez vos tampons. »

Les gobelins lèvent la main, fiers comme s’ils votaient l’interdiction du bonheur. Le dromadaire inspire profondément, prêt à sceller la fin de l’idée.

Le marteau descend.

Puis...

💥 BOUM !

La fenêtre explose dans un fracas mythique, projetant des éclats de verre comme des pixels d’un vieux beat’em up. Une bourrasque froide traverse la pièce, renversant des registres, décoiffant les gobelins et faisant perdre trois poils au dromadaire.

Une silhouette sombre apparaît dans la brume de poussière et de factures envolées. Une cape se déploie. Une botte claque au sol. Un gobelin s’évanouit.

La voix tombe, grave, résonnante, théâtrale à souhait :

« Je suis la Nuit. Je suis le Black Friday. Et SURTOUT… JE SUIS BAT-MIG ! »

Les gobelins reculent comme si on venait d’invoquer un audit céleste. Le dromadaire laisse tomber sa calculette, qui agonise dans un bip prolongé.

Bat-Mig avance d’un pas menaçant (mais stylé), cape au vent, éclairage dramatique inclus comme dans tout bon comics.

« Ce site est le mien… et JE décrète que la BLACK FRIDAY WEEK AURA LIEU !
20 % sur toute la boutique !
Livraison gratuite dès 69 CHF d’achat !
Et si quelqu’un n’est pas d’accord, je le jure… je lui fais un cosplay de facture impayée à la force de mes Bat-Mains! »

Un gobelin hurle. Un autre s’accroche à sa chaise en pleurant dans les registres. Le dromadaire tente de se cacher derrière une pile de formulaires 371-B mais reste parfaitement visible parce que… c’est un dromadaire.

Bat-Mig lève un bras vers le ciel, ou plutôt vers le plafond bas et poussiéreux, et conclut avec toute la puissance d’un cliffhanger :

« La Nuit décide.

Le Black Friday Week frappe.

Et les promotions tombent…

MAINTENANT ! »

La salle reste figée. Puis, dans un mélange de panique et de résignation administrative, les gobelins signent tous les documents à la vitesse d’un speedrunner.

Le dromadaire s’évanouit dans un bruit étrange, probablement fiscal.

C’est officiel :

👉 20 % sur toute la boutique
👉 Livraison gratuite dès 69 CHF d’achat
👉 Un Black Friday imposé par Bat-Mig lui-même

Et dans le couloir, alors que sa cape disparaît dans l’ombre, on entend encore l’écho :

« Je suis la promo dont ce site avait besoin… pas celle qu’il méritait. »