Galaxie N°91 Livre d'occasion

Galaxie – Le souffle cosmique de la science-fiction française

Parmi les grandes revues qui ont façonné l’imaginaire collectif des lecteurs de science-fiction, Galaxie occupe une place de choix. Née au début des années 1950, cette revue française s’est imposée comme un pilier du genre, une passerelle entre les grands auteurs anglo-saxons et la scène littéraire francophone émergente.

La première incarnation de Galaxie voit le jour en 1953, dans le sillage du succès américain de Galaxy Science Fiction fondé par H.L. Gold. L’édition française s’inspire de son modèle américain tout en développant sa propre personnalité : un ton plus littéraire, une approche plus philosophique de la science-fiction, et un soin particulier apporté à la traduction et à la présentation.

Sous ses couvertures illustrées aux teintes futuristes et mystérieuses, Galaxie proposait un cocktail de nouvelles, essais, chroniques, critiques et feuilletons, mêlant exploration scientifique, aventure spatiale et questionnements sur l’humanité. Des signatures prestigieuses s’y sont croisées : Isaac Asimov, Ray Bradbury, Philip K. Dick, mais aussi des plumes françaises comme Gérard Klein, Philippe Curval ou Jean-Pierre Andrevon.

Dans les années 1960 et 1970, Galaxie devient le repaire des lecteurs exigeants : ceux qui voulaient réfléchir autant que rêver. Loin des simples récits pulp, la revue aborde des thèmes sociologiques, politiques ou métaphysiques, faisant de la science-fiction une littérature d’idées à part entière.

Son influence s’étend bien au-delà des kiosques : elle contribue à la reconnaissance de la SF comme genre noble en France, favorise la traduction d’œuvres majeures et inspire toute une génération d’auteurs et d’éditeurs. Même après plusieurs interruptions et renaissances (notamment en 1964, puis dans les années 2000), Galaxie reste un symbole d’exploration intellectuelle et cosmique.

Aujourd’hui, son nom évoque autant la nostalgie des couvertures d’antan que la modernité d’une époque où la science-fiction servait à penser le monde. Galaxie, c’est la preuve que les étoiles n’étaient pas si loin — il suffisait d’ouvrir un magazine.