Bucky O’Hare, La Cinq et les mercredis de l’espace

Dans une galaxie pas si lointaine, un lapin vert menait la résistance contre l’Empire des crapauds. Non, ce n’est pas un trip post-scolaire, c’est Bucky O’Hare. Et si ce nom allume une diode dans ton cerveau nostalgique, tu fais partie de ceux qui ont connu les mercredis révolutionnaires, et les héros aux oreilles poilues qui tiraient au laser dans l’espace.

Le jour où le câble a changé ma galaxie

Jusqu’à un certain moment, mon univers télévisuel se limitait à la TSR, TF1, Antenne 2 et FR3. Mais un jour, comme un rayon tracteur intergalactique, le câble est entré dans ma vie. Et avec lui, La Cinq, MTV, et toute une galaxie d’images venues d’ailleurs.

C’est sur La Cinq que j’ai vu pour la première fois Bucky O’Hare. Un dessin animé à part, fou, coloré, bruyant, avec des persos tous plus barrés les uns que les autres. Et un univers totalement débridé, entre Star Wars, Tex Avery et un trip sous amphètes. Et j’adorais ça. Le mercredi, c’était rendez-vous dans la galaxie d’Aniverse.

Bucky O’Hare : un opéra spatial version 90s

Le dessin animé Bucky O’Hare and the Toad Wars! a débarqué en 1991. Produit par Sunbow Entertainment (les mêmes que G.I. Joe et Transformers) et porté par un générique culte, il mettait en scène une bande de rebelles zoomorphes face à l’infâme dictature des crapauds.

L’univers était dingue : Bucky, le capitaine lapin, était secondé par Deadeye Duck (un canard pirate à quatre bras), Jenny (chatte télépathe), Willy DuWitt (un ado terrien génie de l’ingénierie), Blinky (le petit robot à un seul œil)… et d’autres figures marquantes.

En face ? L’Empire Crapaud, dirigé par Toadborg, le Complexe Crapaud Central, et une armée de batraciens digitaux, bourrés de gadgets et de slogans d’endoctrinement. Une critique satirique de l’impérialisme, des régimes autoritaires et des médias de masse. Oui oui, tout ça dans un dessin animé pour enfants.

Un univers qui tirait dans tous les sens (et c’était génial)

Le ton oscillait entre action pure et délire cartoonesque, avec une animation punchy, des dialogues rythmés, et un style graphique flamboyant. Il y avait une vraie richesse dans le lore : planètes, espèces, vaisseaux, armes, portails dimensionnels...

Mais ce qui marquait surtout, c’était l’énergie du générique. Une tornade de rock-synthé, des paroles scandées comme un cri de ralliement galactique :

"Bucky! Captain Bucky O'Hare!" "He goes where no ordinary rabbit would dare!"

À chaque fois, on était prêt à embarquer sur le Righteous Indignation. Et tant pis si la série n’a eu que 13 épisodes : elle avait assez de style, de folie et de panache pour rester gravée dans nos mémoires.

Les jouets Bucky O’Hare : trop rares pour être oubliés

Comme souvent dans les années 80-90, la série animée servait aussi de tremplin à une gamme de jouets. C’est Hasbro qui s’est chargée de matérialiser l’univers délirant de Bucky. La gamme est sortie en 1991, pile au moment où la série touchait à sa fin, limitant son succès commercial. Malgré tout, elle a marqué les esprits.

Les figurines (environ 12 cm) étaient articulées, colorées, fidèles à la série, et accompagnées d’accessoires cools. Bucky, Deadeye Duck, Willy DuWitt, Blinky, Bruiser, Toadborg, Air Marshal… tous avaient leur version plastique, avec leurs gadgets et leur style reconnaissable.

Deux véhicules officiels ont été commercialisés : le Toad Croaker, petit véhicule d’intervention,

 et le Toad Double Bubble, utilisé par les forces crapautes. Le mythique vaisseau Righteous Indignation a été envisagé pour une deuxième vague, mais n’a jamais vu le jour en production.

Plusieurs personnages comme Jenny, Komplex, Pitstop Pete ou Rumble Bee ont été sculptés et présentés en prototypes, mais n’ont jamais été commercialisés, ce qui rend ces pièces extrêmement recherchées par les collectionneurs.

Même s’ils n’ont jamais atteint la popularité des Tortues Ninja ou des GI Joe, les jouets Bucky O’Hare sont devenus cultes. Ils évoquent une époque où même les séries les plus barrées pouvaient devenir des trésors en plastique.

Un héritage culte... à redécouvrir

Bucky O’Hare, c’est une anomalie galactique, une pépite trop courte, mais inoubliable. Une série animée qui n’avait peur de rien, ni des références délirantes, ni de l’ambition démesurée. Aujourd’hui encore, elle respire la liberté créative et le fun à l’état brut.

Si tu retombes un jour sur un jouet Bucky dans une brocante ou un carton du grenier, ne le laisse pas passer. Il mérite sa place dans ta collection, comme symbole d’un imaginaire qui osait tout.

Ces mercredis de l’espace étaient fous. Et ce lapin en uniforme vert ? Il est encore là, dans un coin de notre mémoire.

Stay furry. Stay rebel. Stay Nostalgeek.