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ROM, le Chevalier de l’Espace : le héros Marvel oublié qui a marqué toute une génération

Il y a des héros qu’on n’oublie jamais. Et puis, il y a ceux que le monde oublie… mais pas toi. ROM, le Chevalier de l’Espace, c’est ce genre de personnage. Un chevalier venu des étoiles, oublié des projecteurs mais gravé dans nos souvenirs de lecteurs. Une silhouette métallique, un neutraliseur à la main, et ce regard rouge qui scannait l’humanité avec bienveillance et mélancolie. Si tu as grandi entre les pages de Strange et les rayons de jouets Parker, cet article est un billet direct pour ton enfance. Prêt pour le voyage ?

Avant les chevaliers de la table ronde, moi, j’ai connu ROM, le Chevalier de l’Espace. Lui, il n’avait pas d’armure médiévale rouillée ou d’épée magique dans un caillou… Non, ROM c’était un héros d’acier venu des étoiles, en guerre contre des entités invisibles et terrifiantes : les Spectres Noirs. Et si son nom ne vous dit rien, c’est peut-être parce que l’histoire de ROM est aussi brillante que méconnue, coincée quelque part entre les pages de Strange et les rayons de jouets de notre enfance.

ROM : un jouet devenu légende cosmique

À la base, ROM n’était même pas un personnage de comics. Il est né dans les bureaux de Parker Brothers (oui, les créateurs du Monopoly) en 1979, sous forme d’un jouet électronique au look futuriste, avec des yeux rouges lumineux, une armure chromée rigide comme un frigo des années 50, et une “voix” robotique d’époque qui faisait trembler les piles 9V. Il avait un design à mi-chemin entre un chevalier galactique et un aspirateur spatial, mais il en imposait.

Le pitch était simple mais efficace : un chevalier venu d’un monde lointain, chargé d’éliminer les Spectres Noirs, des créatures métamorphes terrifiantes infiltrées sur Terre. En vrai, il n’avait même pas de background très développé à la base — juste assez pour exciter l’imagination d’un gamin et lancer quelques batailles épiques dans le salon.

Pas suffisant pour créer un univers ? Erreur. Marvel flairait le bon coup et confia le bébé à un certain Bill Mantlo au scénario, accompagné de Sal Buscema au dessin. C’est ainsi que ROM: Spaceknight #1 est né en 1979 chez Marvel, et que le personnage a explosé au-delà de son jouet d’origine. Le jouet a eu une vie courte, mais les comics ont tenu plus de 75 numéros et ont même réussi à intégrer ROM à l’univers Marvel de l’époque, en le croisant avec les X-Men, les Avengers ou encore Galactus. Oui, il affrontait carrément Galactus à un moment, pas mal pour un jouet hasardeux sorti des usines Parker !

Les Spectres Noirs : des ennemis marquants de la pop culture

Dans les comics, les Spectres Noirs n’étaient pas juste des méchants classiques. C’étaient de véritables agents de la terreur psychologique, capables de prendre l’apparence de n’importe qui. Leur concept ? Infiltration, manipulation, paranoïa totale. Un mélange entre les Skrulls, les Body Snatchers, et un bon vieux film de Carpenter version SF 80s. Le pire ? Ils étaient indétectables à l’œil nu : des monstres dans des peaux humaines, aussi flippants qu’un clown dans un caniveau.

Leur simple présence dans une case suffisait à installer un climat d’angoisse. Tu te mettais à douter de tout le monde. Même ton prof de maths ou la boulangère du coin pouvaient être des Spectres. Leur design ? Des visages cauchemardesques, des yeux rouges globuleux, une peau texturée comme un virus vu au microscope. Bref, pas les copains qu’on invite à un anniversaire.

ROM, pour les combattre, utilisait son mythique Neutraliseur, une arme à mi-chemin entre un blaster et un aspirateur dimensionnel. Il projetait les Spectres dans la Dimension Limbo, un enfer parallèle sans retour. Mais pour les humains autour ? ROM passait pour un tueur. La tragédie était là : il sauvait l’humanité, mais personne ne le voyait.

Et pourtant, ROM était profondément bienveillant, presque mélancolique. Son esprit d’humain sacrifié était enfermé dans un corps froid et métallique. Un cyber-chevalier tragique, proche d’un RoboCop avec un cœur. Chaque Spectre vaincu était une victoire invisible. ROM n’était pas qu’un héros spatial : c’était un martyr silencieux. Et c’est ça qui le rendait inoubliable.

Strange : la porte d’entrée vers ROM et les comics Marvel

J'ai découvert ROM dans les pages de Strange, ce mythique magazine de comics qui publiait les récits Marvel en français. Strange, c’était notre portail vers l’imaginaire, un vaisseau mensuel qui débarquait en kiosque avec sa cargaison de super-héros, de robots cosmiques et de récits en quadrichromie. Chaque numéro, c’était une claque visuelle, une promesse d’aventures, un ticket pour les étoiles.

Les aventures de ROM y côtoyaient Iron Man, le Surfer d’Argent, Nova… mais pour moi, ROM était unique. Il ne balançait pas de punchlines, ne faisait pas partie des grandes équipes, mais il brillait par sa solitude et son sens du devoir. Dans un monde de super-héros flamboyants, ROM apportait gravité et profondeur, un côté dramatique presque shakespearo-cosmique.

Je me souviens encore du frisson à l’ouverture du magazine, des pages légèrement rêches, de cette sensation de découvrir quelque chose de trop grand pour nous. J’attendais chaque épisode comme un nouvel album des Crados : avec excitation, et cette bonne odeur d’encre d’imprimerie. C’était plus qu’une lecture : c’était un rite initiatique.

ROM : un héros oublié, mais jamais effacé

À cause de questions de droits, ROM n’a jamais vraiment pu s’imposer durablement dans l’univers Marvel moderne. Il est absent des crossovers récents, des films du MCU, et des rééditions Panini. Pour le grand public, il est invisible. Et pourtant, il continue de vivre dans la mémoire collective des lecteurs.

ROM, c’est le héros de l’ombre, celui qui ne revient pas pour le fan-service, mais qu’on évoque avec émotion quand on retombe sur une vieille couverture de Strange ou sur un jouet oublié au fond d’un carton. Pour certains, c’est une relique. Pour moi, c’est un monument.

Et franchement, entre un milliardaire en armure et un chevalier cosmique au cœur pur, j’ai toujours eu un faible pour le second. Là où Tony Stark brille sous les flashs, ROM avance seul, sacrifiant tout, sans jamais rien demander.

ROM, c’est le héros qu’on ne voit pas venir, celui qui fait le job sans chercher la gloire. Un Spaceknight à l’ancienne, digne d’un film de John Carpenter croisé avec un épisode de Ulysse 31. Un héros venu d’une époque où la science-fiction parlait autant de drames que d’étoiles.

Un chevalier de l’espace… oublié des écrans, mais immortel dans nos cœurs.

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