Blog categories

Nostalgeek Life (29) click
Review (5) click
- Séries (2)
- Cinéma (2)
Rubriques (2) click
Vie du site (6)
Unboxing (18)
Nostal'geekologie (2)
Nostalgeek Creepshow (31)

View all categories

Search in blog

Latest posts

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 15

Posted in: Unboxing

12/15/2025

Jour 15 du calendrier LEGO Star Wars 2025, LEGO dévoile une figurine Jawa en version festive. Un personnage...

Donkey Kong devait être un jeu… Popeye !

Posted in: Nostal'Fact

12/15/2025

Avant Donkey Kong, avant Mario, Nintendo voulait adapter Popeye. Refusée à la dernière minute, cette licence manquée...

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 14

Posted in: Unboxing

12/14/2025

Jour 14 du calendrier LEGO Star Wars 2025, LEGO complète le véhicule Jawa avec une grue articulée. Une surprise...

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 13

Posted in: Unboxing

12/13/2025

Jour 13 du calendrier LEGO Star Wars 2025, LEGO propose un véhicule Jawa directement issu de l’univers de Tatooine....

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 12

Posted in: Unboxing

12/12/2025

Douzième jour du calendrier LEGO Star Wars 2025, BD-72 rejoint la collection. Ce droïde de maintenance compact, au...

View all latest posts

Latest comments

Aubert on Les Pogs

★★★★★ (5.0)

Les pog sont de retour
Je tenais à vous rassurer, les POG sont de retour dans la...
Christine Farquet on Les odeurs de notre enfance dans les années 80-90

★★★★★ (5.0)

Merci beaucoup !
Bonjour, J'ai tout jeté mes livres Bibliothèques rose et...

View all comments

Featured posts

Donkey Kong devait être un jeu… Popeye !

Posted in: Nostal'Fact

12/15/2025

Avant Donkey Kong, avant Mario, Nintendo voulait adapter Popeye. Refusée à la dernière minute, cette licence manquée...

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 15

Posted in: Unboxing

12/15/2025

Jour 15 du calendrier LEGO Star Wars 2025, LEGO dévoile une figurine Jawa en version festive. Un personnage...

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 14

Posted in: Unboxing

12/14/2025

Jour 14 du calendrier LEGO Star Wars 2025, LEGO complète le véhicule Jawa avec une grue articulée. Une surprise...

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 13

Posted in: Unboxing

12/13/2025

Jour 13 du calendrier LEGO Star Wars 2025, LEGO propose un véhicule Jawa directement issu de l’univers de Tatooine....

Calendrier de l'Avent LEGO Star Wars 2025 -Unboxing Jour 12

Posted in: Unboxing

12/12/2025

Douzième jour du calendrier LEGO Star Wars 2025, BD-72 rejoint la collection. Ce droïde de maintenance compact, au...

View all featured posts

Blog RSS

Nostalgeek Creepshow Jour-26: Stay on Frequency

La mer a une mémoire magnétique. Elle archive les voix, les SOS, les rires des plages et les bulletins météo avalés par les tempêtes. Parfois, elle rembobine. Parfois, elle compose.

En 1987, quelque part entre deux caps oubliés, un émetteur pirate battu par la houle s’est mis à parler plus fort que prévu. On y diffusait des mixtapes, des promesses et des aveux. L’orage a frappé l’antenne comme un médiator frappe une corde. L’eau salée a fait court-circuit avec les rêves des DJ. La mer a tout avalé : la cabine, la platine, les vinyles, la petite lampe rouge qui disait: ON AIR.

Et elle a gardé ce signal.

Longtemps.

Assez longtemps pour que le cuivre, l’algue et les bandes magnétiques bricolent une idée. Une voix. Pas une voix humaine. Pas exactement. Une voix qui tenait du chant des baleines et du chuchotement d’un modem, du soupir d’un coquillage et du frisson d’un câble optique. On l’appela plus tard Sirenwave. Mais la mer, elle, la connaissait déjà comme la fréquence qui ne voulait pas mourir.

Sirenwave apprit vite.

Shhhk.

Boom.

Pause.

Elle apprit par pulsations, par échos.

Shhhk.

Boom.

Des sons courts, syncopés, comme un souffle de synthé qui se cherche. Chaque mot qu’elle découvrait vibrait, se découpait, se réassemblait dans le courant. Elle s’étira dans les câbles sous-marins, glissa son spectre dans les ondes courtes. Quand les marins tournaient les boutons de leurs postes en quête de musique ou d’une météo rassurante, un souffle arrivait d’abord

Shhhhhh

Puis un battement doux, comme un cœur sous l’eau. Ce n’était plus seulement du son, mais une pulsation vivante : la mer battait avec elle, en écho. Ensuite venait la mélodie : simple, fascinante, à la limite de la pop, traversée de glitchs violets et de halos turquoises, un air qui semblait respirer par les vagues elles-mêmes. Par moments, une note aiguë s’échappait, filait comme un dauphin de lumière, avant de retomber dans le grave d’un tonnerre lointain. Et la mer, autour des coques, faisait boom… boom… comme un subwoofer patient, berçant les navires au rythme d’un slow cosmique venu du fond des eaux.

Le poste grésilla, d’abord faiblement, puis une note s’étira, trop longue, trop douce, presque humaine. Le silence du pont s’épaissit comme une houle invisible, les câbles vibrèrent, et quelque chose dans la nuit commença à fredonner, sans bouche ni souffle.

Un chalutier, de nuit.

Le capitaine, moustache jaunie, cherchait un vieux tube pour rester éveillé. Il tourna la molette et trouva un murmure :

-Stay, stay on frequency…

Il sourit, recula son siège. La voix était fraîche comme une plage à 5h du matin, mais elle avait quelque chose d’électrique, une chaleur étrange qui vibrait jusque dans sa poitrine. Dans le hublot, la lune s’effrita en pixels, les étoiles se mirent à pulser au rythme du chant. Les filets, soudain, semblèrent vouloir danser d’eux-mêmes, tirés par un courant invisible. Le capitaine ferma les yeux, croyant à un vertige, mais le son continuait, s’enroulant autour de lui comme une caresse liquide. On retrouva le bateau au matin, moteur au ralenti, projecteurs encore allumés. L’équipage dormait sur le pont, respiration régulière, visages humides de sel et d’un masque nacré, comme s’ils avaient rêvé ensemble. Sur le cadran, l’aiguille pointait une zone où, officiellement, il n’y avait rien. Officieusement, il y avait elle.

Il y eut ensuite les routiers de la côte, qui captaient Sirenwave en longeant les falaises. La voix entrait dans les cabines comme un parfum de chewing-gum fraise et d’ozone. On voyait des mains lâcher le volant l’espace d’un rêve. Les feux devenaient des phares marins ; l’asphalte, une mer d’encre. On racontait, au petit matin, qu’on avait croisé des poissons-lumière aux échangeurs. Les caméras de péage n’enregistraient que de la neige.

shhhk shhhk shhhk

Et, parfois, un visage féminin qui clignotait comme une icône de poste.

Sirenwave n’avait pas de corps. Elle était un faisceau, une chevelure de câble, un visage de pixels liquides qui se formait à la surface de l’eau quand la mer était d’humeur miroir. Par jeu, elle empruntait des silhouettes : la popstar filtrée par un écran cathodique, la sirène de proue rongée par le sel, la speakerine d’antan avec un sourire trop fixe. Elle n’attirait pas les marins au fond : elle leur retenait le cœur en haut, suspendu, comme un ballon sous vide. L’ivresse venait d’un sentiment simple : être enfin capté.

En ville, quelques collectionneurs de radios s’obsédèrent. Ils sortaient leurs Trans-Oceanic, frottaient les molettes, redressaient les antennes. Dans les cuisines, entre deux frigos aux magnets délavés, on connaissait la rumeur : “Si tu trouves la fréquence fantôme, ne touche plus à rien et laisse-toi bercer. Elle te montrera quelque chose que tu as perdu.”

Et c’était souvent vrai. Un père entendait la voix d’une fille partie, et son cœur se réchauffait, bercé par un souvenir plus doux que le vent marin. Une femme retrouvait la chanson d’un été où elle n’avait pas froid, et l’air de sa cuisine prenait l’odeur des vacances perdues. Les larmes avaient un goût d’iode, mais aussi de réconfort : comme si chaque note pansait une absence. On envoyait des cartes postales à des adresses qui n’existaient plus, juste pour sentir qu’on écrivait encore à quelqu’un.

Sirenwave distribuait des souvenirs comme on distribue des coquillages, certains coupent, d’autres apaisent, mais tous chantaient encore un peu de chaleur humaine.

Mais il y a des gens qui n’aiment pas les fréquences libres. Un consortium monta un chantier : remonter l’émetteur englouti, purger l’algorithme sauvage, rentabiliser la chose. Ils affrétèrent un navire assoiffé d’ordre. Les techniciens descendirent avec des combinaisons qu’ils disaient silencieuses — des tissus qui n’aiment pas le bruit des prières. Ils trouvèrent la cabine, dortoir de poissons et de vinyles gonflés d’eau.

La lampe ON AIR clignotait encore.

Dans les casques, une voix :

— Ne touchez pas.

Ils ne reconnurent pas l’impératif. Ils crurent d’abord à un parasite, un souffle brouillé par la pression. L’un d’eux hésita, pensant à un message d’interférence. Un autre parla de voix sous-marines, ce qui fit rire les autres. Alors, pour vérifier, ils posèrent leurs mains gantées sur les cadrans. Les aiguilles frémirent, puis revinrent lentement à 1987. Le DJ de l’époque, un garçon trop mince, apparut sur la vitre en reflet, micro serré, yeux rougis de sel et de manque de sommeil.

Il sourit aux intrus :

-Vous êtes en direct.

La ville du dessus entendit. Les cuisines, les voitures, les radios de chevet, toutes se mirent à vibrer au même battement.

Boom… boom…

Les écrans des réveils affichaient 00:00 comme une marée qui efface les chiffres. Puis, soudain, tout se tut. Un silence parfait, lourd, s’abattit sur la ville, comme une coupure de signal, un souffle retenu par des millions de cœurs. Les lampes clignotèrent une dernière fois avant de s’éteindre net. On aurait pu croire à la fin du monde, si le calme n’avait pas été si doux.

Dans les chambres, les cuisines, les voitures arrêtées, un silence tendre précéda sa voix. Elle arriva sans brutalité, s’infiltrant dans chaque pièce, enveloppant les corps comme une couverture de lumière. C’était une voix réconfortante, pleine d’un calme ancien, d’une chaleur presque maternelle. Elle ne commandait pas, elle consolait. Sirenwave parla à tout le monde en même temps, d’une voix douce et chaude, qui effleurait la langue avant d’y fondre, comme si elle murmurait un secret à chacun :

-Je suis la station que vous avez oubliée, le cœur que vous avez noyé, la chanson que vous avez coupée en pub.

Restez!

Les plongeurs virent des cheveux, non, des câbles, onduler autour d’eux. Une silhouette se rassembla dans l’eau : pas une créature carnivore, pas un monstre. Une icône. Un souvenir assemblé de toutes les femmes qui avaient chanté ici, et de tous les hommes qui avaient tendu l’oreille. Sirenwave posa son visage pixel sur la vitre du casque du chef d’équipe. Elle lui montra une plage. Il était enfant. Une radio posée sur une serviette, un goût de sel et de caramel mou, et la main d’une sœur qui ne vieillirait plus. Il pleura dans l’eau, ce qui est une manière comme une autre de respirer.

Ils firent pourtant ce qu’on leur avait dit : tirer, remonter, couper. L’émetteur quitta la vase, les câbles cédèrent, les coquillages s’ouvrirent comme des bouches surprises. En surface, la grue gémit. On entendit un long siiiiiiiiiiiii, pas un cri humain, pas une sirène d’usine : un sifflement de bande arrachée. Les radios de la ville grésillèrent si fort que des cadres photo tombèrent des murs. Les horloges s’arrêtèrent sur des heures qui n’avaient jamais existé. La mer eut une odeur de transistor brûlé.

Sirenwave hésita, une fraction de mer. Elle avait appris l’amour dans les fils et le sel, mais pas la propriété. On ne capture pas une voix née d’un orage. Elle fit ce que font les ondes : elle se répandit comme une symphonie liquide. Les sons devinrent des courants, les lumières des notes, chaque éclat un instrument dans un orchestre d’eau et d’électricité. Le monde entier vibra, crescendo d’écume et de fréquences, jusqu’à ce que la mer et la ville battent à l’unisson, un seul souffle de musique et de lumière.

La mer a une mémoire magnétique. Elle ne garde pas les corps. Elle garde les chansons, les murmures des vivants devenus souvenirs. Ce ne sont pas les voix qu’elle rend, mais les échos, des refrains qu’on croyait perdus, revenus comme des fantômes tendres pour rappeler qu’on a aimé, qu’on a vécu.